"Billet 2, module 5"
Dans quelle mesure le téléphone mobile ne devient-il pas un esclavage plutôt qu'une liberté?
De nos jours, la dépendance d’un téléphone mobile est devenue cruelle à tel point que tout le monde se trouve, malgré lui, assujetti et esclave de cette petite machine magique qui a tout bouleversé et reprogrammé dans nos habitudes quotidiennes et dans nos perception du monde extérieur.
En effet, on peut parler ici d’une nouvelle culture qui a émergé brusquement de telle façon qu’on a pu observer son impact, à la fois négatif et positif sur les rapports socioprofessionnels entre les individus et dans d’autres milieux d’activités.
À la maison par exemple, ce n’est plus cette chaleur conviviale qui réunissait les membres de la famille entre eux, c’est plutôt une nouvelle forme d’acculturation qui a engendré des comportements bizarres. Une soumission au téléphone portable extrêmement dangereuse, qui continue de creuser un gap entre les membres d’une même famille.
Au travail, le téléphone mobile est plutôt un signe de richesse, quoique nous ayons lu quelque part, qu’un certain nombre d’entreprises n’ont pas interdit et n’interdisent toujours pas son utilisation au travail, puisque ses nouvelles générations de téléphones, comme l’I phone par exemple, permettent aux personnes de les utiliser aussi bien pour des fins professionnelles que personnelles. À mon avis, le téléphone mobile agit sur les relations hiérarchiques au sein d’une même entreprise. Il va, dans la plupart des cas, jusqu’à donner une idée sur le revenu et le statut de l’employé quoique ce n’est pas une règle à admettre à 100 %.
En société, le téléphone portable est devenu d’une part, le concurrent officiel du téléphone fixe à la maison. Presque tout le monde de nos jours, possède un téléphone mobile, ce qui constitue une vraie menace pour le téléphone fixe qui n’est devenu qu’un simple « décor » et qu’on n’utilise que rarement. D’autre part, le téléphone mobile est un vrai signe ou symbole qui permet aux personnes de se distinguer entre eux. En effet, et en plus de la curiosité d’être à jour avec les nouvelles inventions dans le domaine des télécommunications, nous pouvons observer une sorte de compétition extrêmement incroyable, poussée par le désir de se procurer du dernier modèle pour se confirmer et se satisfaire par rapport aux autres.
La dépendance du téléphone mobile, tel que je l’ai expliqué auparavant, est à la fois une satisfaction personnelle et une connaissance de soi chez la plupart des personnes. Elle apparait clairement à travers cet attachement inexplicable et que l’on peut qualifier de « Virus » qui continue de modifier ce que l’on a de précieux : le cerveau.
Bref, le téléphone portable continue de nous modeler comme une pâte. Les individus sont devenus des esclaves au service de cette petite machine magique qui ne cesse de façonner nos habitudes, nos comportements, bref, notre mode vie en général.
Cela me rappelle mon expérience personnelle que je voudrai partager avec vous. En fait, ce n’est qu’en 1999 que j’ai pu me procurer d’un téléphone portable, de marque « NEC » et en couleur grise avec une antenne dont j’ai toujours ignoré l’utilité.
Quelques trois ou quatre années avant 1999, la compagnie de télécommunication marocaine «Maroc Télécom» avait signé une convention avec le groupe français «Vivendi» pour une ouverture totale du marché des télécommunications au Maroc. D’ailleurs, c’est le Roi défunt « Hassan II » qui avait lui-même, adressé un discours officiel pour annoncer la nouvelle au peuple, puisqu’elle revêt une importance stratégique et avantageuse sur l’économie nationale. La consommation du produit « téléphone portable » était très chère au début et rares sont ceux qui pouvaient s’abonner et utiliser ces nouvelles services.
Avec le temps et vu la cadence du développement du domaine des télécommunications qui ne cesse d’augmenter, de nouvelles compagnies de télécommunication sont arrivées sur le marché et ont adopté des stratégies adaptées au contexte marocain. Elles ont ainsi, procédé à l’abaissement des prix et ont données des offres encourageantes. C’est ce qui a bien entendu, permis à presque tous les marocains, jeunes et adultes, de toutes les catégories sociales, de se procurer d’un téléphone portable et d’explorer cette nouvelle invention.
Comme Internet, mon premier téléphone portable m’a injecté de nouveaux comportements qui ont vraiment agi sur mes relations sociales. Je passais plus de temps à explorer un monde virtuel, les yeux fixés sur le petit écran, pour envoyer des messages, changer le type de sonnerie par un autre, échanger des photos et visionner des vidéos, etc. Il m’est arrivé même et maintes reprises, d’ignorer mes amis pendant qu’on était assis ensemble pour prendre un café et partager des discussions. À ce stade, j’étais déjà devenu et sans le sentir bien sûr, un esclave au service de mon téléphone portable qui m’avait formaté pour des tâches nouvelles. Ce n’est pour rien, mais parce qu’il m’avait volé quelque chose de précieux : Le temps.
Plus que ça, mon souvenir douloureux est lié à la perte de ce premier téléphone portable, devenu mon tableau de bord personnels où j’inscrivais presque tous mes contacts. C’est à ce moment là, où j’avais commencé à prendre conscience du danger que représentent vraiment l’attachement et la dépendance au téléphone mobile. Ainsi, j’avais pris mes précautions.
En arrivant au Québec en tant que résident permanent, j’ai senti une grande difficulté à m’adapter sans un téléphone portable qui me permettrait de rester en contact avec mes amis et de m’aider à me distinguer au sein d’une nouvelle société où tout le monde marche dans la rue avec un portable accroché à la ceinture ou des « kit » aux oreilles, etc. Pour moi, c’était comme un divorce avec l’être aimé et une plongée dans une société totalement différente de la mienne.
Drôle d’histoire! N’est-ce pas ?
Lardellier, Pascal. 2006. Le pouce et la souris: enquête sur la culture numérique des ados. Paris : Fayard, pp. 37-50. [En ligne] URL :http://www.changements.com.ulaval.ca/module4/lardellier.php, Consulté le 29 septembre 2011
Vidéo présentant l'évolution rapide des modèles de téléphone mobile
avec une vision sur les générations futures .
Bibliographie:
Lardellier, Pascal. 2006. Le pouce et la souris: enquête sur la culture numérique des ados. Paris : Fayard, pp. 37-50. [En ligne] URL :http://www.changements.com.ulaval.ca/module4/lardellier.php, Consulté le 29 septembre 2011
YouTube. 2011. L’histoire du téléphone mobile [En ligne] URL :http://www.youtube.com/watch?v=aAUzS-Pe0ek, Consulté le 01 octobre 2011
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