"Billet 5, module 8"


Parlez-nous de vos expériences dans les mondes virtuels. Êtes-vous joueur-euse? Déambulez-vous dans l'espace Second Life? Que représente votre avatar?

Personnellement, j’avoue que je ne suis pas un amateur des jeux vidéo tel que le sont la plupart de mes amis (es) ou, plus précisément, d’autres membres de ma famille qui passent de longues heures devant leurs écrans, entrain de jouer ou rechercher de nouveaux jeux en ligne. En vérité, mon amour pour ce type de jeux n’est pas autant que celui des autres dans mon entourage. Cependant, je reconnais qu’il continue encore d’occuper une place parmi mes loisirs.
En regardant les autres, plantés devant leurs écrans entrain de jouer à des jeux de guerre ou de compétition, souriants ou énervés de temps à autre, j'ai l’impression qu’ils ont totalement perdu la mémoire. Ils me paraissent déconnectés de la vraie vie où nous interagissons réellement. On dirait qu’ils ont choisi de vivre sur une autre planète propre à eux et à leurs semblables.
À titre d’exemple, l’expérience de mes neveux dans le monde virtuel se caractérise par plusieurs phases. D’abord, ce fût une activité familiale amusante pendant leur enfance et où ils ne jouaient qu'avec leurs parents, frères et sœurs, mais jamais seuls. Ensuite, à l’âge d’adolescence (entre 12 et 17 ans), ils étaient devenus presque des « hardcore gamer ». Ils pouvaient jouer facilement 7 à 8 heures par jour en s’isolant complètement du monde extérieur.
Dans un tel contexte pareil, ma curiosité d’explorer ce monde virtuel, m’a poussé également à essayer d'y plonger à mon tour, afin de déguster à cette passion "magique" qui les emprisonnait. En fait, je ne peux pas nier que jusqu'à présent, souvent je me trouve, et sans le vouloir bien sûr, branché à Internet et entrain d’explorer des sites Web de jeux gratuits. Cela, ne peut justifier qu’une tendance que je continue d’éprouver envers les jeux vidéo et que je considère comme un vrai passe temps et antidépresseur.
Flipper
Parler d’une ou plusieurs de mes expériences dans le monde virtuel, m’invite avant tout, à effectuer un retour dans mon passé, plus précisément à l’âge de mon adolescence où j’ai réellement connu des jeux électroniques. Il faut dire qu’à l’époque, Internet n’était pas du tout connu chez nous, mais seuls d’autres jeux tels que les Flippers et Playstations, remplissaient notre temps libre. Jouer au Flipper ou au Playstation, me faisait énormément plaisir, car j’atteignais toujours un taux élevé de satisfaction mentale, grâce à des activités qui me transportaient depuis mon monde réel vers un autre qui n’existe pas en réalité, un monde conçu de manière à offrir des agoras pleines de plaisirs et où sont reproduits différents scénarios de la vie réelle.
Le jeu qui m’attirait le plus se nomme « Siren : Blood curse » qu’un de mes neveux avait en sa possession et qui se joue sur la Playstation 3. Afin d’en profiter pleinement, il est préférable de le jouer en s'isolant dans une pièce sombre, car c’est un jeu d’horreur qui ne demande pas plus d’un joueur en réalité, mais qui doit faire face à plusieurs ennemis et obstacles rencontrés lors des scénarios présentés.
Le jeu commence avec le personnage principal, « Howard Wright » à qui je m'identifiais et qui, en fait, doit échapper à un policier qui s'appelle Shibito (esprit japonais maléfique). Les différentes étapes à passer sont les douze chapitres du jeu où on doit trouver un moyen pour survivre chaque fois, en s’échappant d’un endroit à un autre ou en tuant un ennemi en particulier.
Le jeu se déroule en 1976, sur une Île au Japon. On y voit un vieux village délabrée, une mine, un hôpital, une maison isolée du village et un peu de forêt.
Siren: Blood Curse Walkthrough - Episode 1

Le thème évoque une légende « Shinto » (religion japonaise) qui consiste à faire un sacrifice humain tous les trente ans au dieu « Kikoko », afin d’éviter une invasion de « Shibito » qui transforment les habitants de l’île en une sorte de morts-vivants.  En 1976, le sacrifice est interrompu par un jeune américain en voyage sur l’île qui doit lui-même, survivre en faisant face aux habitants, devenus des « Shibitos ». Une lutte ardue avec un plaisir imaginaire que j’éprouvais. L’excitation que je ressentais vient du fait que la peur de se faire tuer est présente pendant toute la durée du jeu et qui peut être terminé en quelques heures seulement. Cependant, il y a ensuite des courses contre la montre si on souhaite reprendre le jeu pour une ou plusieurs fois.

Aujourd'hui, je joue très rarement aux jeux vidéo et c'est la plupart du temps avec des amis en fin de semaine. J'ai vraiment vécu beaucoup de moments forts en jouant à ce jeu vidéo, particulièrement lorsque je me sentais captivé par la trame de l’histoire où je jouais le rôle du personnage principal tout en m’identifiant à lui et le choisissant comme mon propre avatar. C'est une expérience incroyable.
Il m’arrive aussi et très souvent, d’être captivé par le monde du Second Life et le système 3D qui distingue cette nouvelle technologie par rapport aux autres. L’envie de m’évader momentanément du monde réel en est la principale raison qui réside derrière cela, étant donné qu’à chaque jour, je dois faire face à un grand nombre de défis qui me stressent.
Plonger dans ce monde fictif est une action qui se traduit par un voyage réel de l’esprit et non du corps. Ainsi, puis-je, par exemple, choisir et conceptualiser un avatar, selon mes goûts et les perceptions que j'ai de moi même et de ma personnalité, afin qu'il puisse me représenter tout le long de mon voyage vers d'autres pays où je peux rencontrer d’autres gens venant de différentes parts du monde et qui interagissent entre eux selon un ensemble d’interprétations apprises et partagées. Au sein de ce nouveau monde irréel, on peut apprendre à parler la langue d’autrui, échanger avec les autres, nous établir en affaire, conduire des voitures, rencontrer des célébrités et des stars et même visiter des lieux historiques ou voyager vers des destinations de nos rêve ou d’une ville à une autre. Les paysages sont conçus de manière à offrir une vie en société. Ainsi, on y trouve presque tout ce qu’il nous faut en matière d'installations à visiter et d’équipements à utiliser pour mener une vie tranquille et loin des souffrances du quotidien en vraie vie.
Selon moi et en conclusion, Second Life est non seulement un système informatique qui vise à mettre en application de nouvelles techniques d’utilisation du Web 2.0 pour des raisons bien déterminées dont son usage par les publicitaires et professionnels des communications, mais plus encore, elle est une programmation de l’esprit commun d’une communauté virtuelle de plusieurs individus qui ne manquent qu'une âme et qui n’existent qu’à travers l’écran d’ordinateur et sur le Web.

Bibliographie

Balbo, Sophie. 2003. « Les communautés de jeux en réseau ou la reconnaissance des
émotions : vers un nouveau type de rapport au corps » [En ligne]. URL: http://www.changements.com.ulaval.ca/module8/balbo.php, Consulté le 22 octobre 2011.
Chris Stevens. 2007. « UTOPIE des mondes virtuels aussi noirs que le
réel » Courrier international. [En ligne]. URL: http://www.changements.com.ulaval.ca/module8/stevens.php. Consulté le 22 octobre 2011.
Doan Bui. 2007. « Notre époque ». Le Nouvel Observateur, no. 2213.
[En ligne]. URL : http://www.changements.com.ulaval.ca/module8/bui.php. Consulté le 22 octobre 2011.
Feitz, Anne. 2007. « Salut à toi l’avatar ».
[En ligne]. URL: http://www.changements.com.ulaval.ca/module8/salut_avatar.php. Consulté le 22 octobre 2011
You Tube. “Siren: Blood Curse Walkthrough – Episode1”
[En ligne]. URL: http://www.youtube.com/watch?v=kY7azSawVeE&feature=youtu.be, Consulté le 24 octobre 2011.

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